Tout était dit ?

Dans Tout était dit, JJ est à une terrasse de café et observe une fille. Il essaie d'imaginer qui elle est mais elle, de son côté, à quoi pense-t-elle réellement ?

 

Elle écrit seul à sa table et son café refroidit

Quatre mètres infranchissable, un bar un après-midi

Qu'est-ce qu'il a à me regarder comme ça ce mec ? Pourvu qu'il ne tente pas un plan drague !

J'avais rendez-vous je crois, j'avais pas le temps

Avec un pape ou peut-être un président

Mais la fille est jolie

Et les papes sont sûrement patients

Ouf, il va s'asseoir... C'est vraiment pas le jour pour venir m'emmerder. Ce pauvre cahier, il m'a rien fait et je me venge sur lui avec des gribouillis.

Elle était là dans son monde, son monde au beau milieux du monde

Loin ses yeux posés ailleurs, quelque part à l'intérieur

Plongée dans son livre, belle abandonnée

En elle je lis tout ce qu'elle veut cacher

Pfff, le temps passe pas ! ! ! J'ai lu dix pages de ce foutu bouquin et si quelqu'un me demande ce qui se passe dans le troisième chapitre, j'en sais rien...

Dans chacun de ses gestes un aveu, un secret dans chaque attitude

Ses moindres facettes trahies bien mieux que par de longues études

Un pieds se balance, une impatience, et c'est plus qu'un long discours

Là, dans l'innocence et l'oubli

Tout était dit

Il a déjà un quart d'heure de retard ! Il avait pourtant dit onze heure devant la mairie... il a dû tomber dans les embouteillages... Dépêche-toi, je tiendrai pas dix minutes de plus ! ! ! ! !

On ne ment qu'avec des mots, des phrases qu'on nous fait apprendre

On se promène en bateau, pleins de pseudo de contrebande

On s'arrange on roule on glose on bienséance

Mieux vaut de beaucoup se fier aux apparences

Aux codes des corps

Au langage de nos inconsciences

Muette étrangère, silencieuse bavarde

Presque familière, intime plus je te regarde

Et puis ce mec qu'arrête pas de me reluquer... Il a pas l'air vicieux c'est déjà ça ! Il est même pas mal, pas beau mais intéressant... Dans le fond, il lui ressemble un peu... avec vingt ans de plus...

Dans chacun de ses gestes un aveu, un secret dans chaque attitude

Même le plus discrète ne peux mentir à tant de solitude

Quand ta main cherche une cigarette c'est comme un confession

Que tu me ferais à ton insu

A ta façon de tourner les pages, moi j'en apprends bien d'avantage

Une petite clope ça me calmera. Je lui avais promis d'arrêter parce qu'il dit qu'il en a marre d'embrasser un cendrier...J'en suis plus qu'à cinq par jour... Haaaaa ce livre : j'en viendrai jamais à bout si ça continue !

La moue de ta bouche est un langage, ton regard un témoignage

Tes doigts dans tes cheveux s'attardent, quel explicite message

Dans ton innocence absolue

Et ce léger sourire au coin des lèvres c'est d'une telle indécence

Il m'a plus vu depuis Noël, il sait pas que je me suis coupé les cheveux... J'espère qu'il va aimer ! Et ma petite nuisette rose aussi... de toute façon, si c'est pour me l'enlever tout de suite !

Il est temps de partir, elle se lève, évidente, transparente

Sa façon de marcher dans mon rêve, son parfum qui s'évanouit

Quand elle disparaît de ma vie

Tout était dit

Vincent ! ! ! ! ! ! 

Commentaires

  • Thaly
    • 1. Thaly Le 18/09/2009
    Salut et bravo pour cette oeuvre : on la voit, on la vit et on la ressent comme si on y était ! Juste un peu de peine pour le pauvre Jean-Jacques qui reste tout seul à sa table !!! Mais d'autre part, n'a-t-on pas nous-même vécu à un moment pareille situation ? Un beau garçon qu'on regarde à la sauvette et qui part dans les bras d'une grande blonde... Souvenirs !
    J'arrête mon délire et j'écris encore bravo pour un site qui met enfin en avant le texte et le talent !

    @ bientôt !
    (J'suis nulle en ortho, pardon !!!!)
    (15h40 24/03/05)
  • Nemie
    • 2. Nemie Le 13/10/2009
    C'est la drame des gens timides

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